Autisme : Ma première fois sans avoir les blues!

Par Josée Durocher

Aujourd’hui, le 2 avril, c’est ma première fois! Je souligne la journée internationale de l’autisme en sachant que je suis Asperger. Je vais signer ce texte, en espérant que beaucoup de neurotypiques le liront. Avec un titre pareil… il y a des chances!

Ça ne change pas le monde, mais…
Se savoir autiste Asperger, donc neuroatypique ne change pas le monde mais ça change mon monde intérieur et celui qui m’est proche.

D’abord, j’ai la nette impression de ne plus devoir me battre avec moi-même! J’ai certaines particularités que je voulais contourner ou transformer mais je me rends bien compte que l’autisme en moi m’y empêchera toujours. Je trouve des moyens de m’adapter à ma condition et ça me va complètement.

Et ce monde, celui qui m’est si près, s’adapte aussi. Je n’entends plus des mots pour me dire que je ne suis pas correcte, pas normale ou que je ne fais pas suffisamment d’efforts. Non! J’entends plutôt des : « Tu te respectes et c’est très bien ainsi. »

Être bien…
Je me sens bien. Et c’est nouveau pour moi car je ne me suis jamais sentie vraiment bien avant. Parce qu’à toujours se battre contre un truc invisible, c’est lourd de conséquences sur le moral, vous savez! Maintenant, je me vois telle que je suis et je me trouve pas mal… pas mal du tout!

Ma couleur…
Lors du jour international de l’autisme, certains d’entre nous se revêtent de vêtements bleus puisque cette couleur est souvent associée à notre condition. D’autres détestent le bleu parce qu’il a trop souvent été associé au traitement de l’autisme ou de sa prétendue guérison.

Mais au-delà des bonnes ou des mauvaises couleurs à porter aujourd’hui, je crois que le plus important est le message que nous voulons faire passer.

Est-il nécessaire de le mentionner? L’autisme ne s’attrape pas par les vaccins et n’est pas une maladie qu’on traite ou guérit. L’autisme est un état neurologique, une autre façon de voir et de vivre la vie, tout simplement.

Moi, perso, bleu, blanc ou mauve… la couleur que je porte là tout de suite m’importe peu. Je porte ce dont j’ai envie, ce qui me plaît et avec quoi je me sens bien.

Faire comme les autres…
Parce que, dans ma vie, et c’est un des traits particuliers que l’on retrouve chez les femmes Asperger très souvent, j’ai voulu m’insérer dans un moule qui ne me ressemblait en rien. Les vêtements que je portais, je ne les portais pas pour mon confort mais bien pour passer inaperçue dans un lot de gens semblables.

Maintenant, je ne fais que ce que j’ai vraiment envie de faire et je goûte à fond cette liberté qui est mienne!

En conclusion
Je suis autiste Asperger, qu’on se le dise. Je ne ressens plus le besoin d’être la copie conforme d’une masse. Pas que je me sente meilleure que la masse, non. Mais bien parce que j’ai trouvé ma place.

Alors oui, je porterai peut-être le bleu aujourd’hui, mais sans avoir les blues, comme on dit!

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