Autisme : moins de chaos ?

Par Josée Durocher

 

Si vous êtes autiste, vous savez très bien à quoi peut ressembler le chaos, surtout dans le temps des Fêtes ! On visite les gens, et si nous ne sommes pas chanceux, les gens nous visitent ! Tous les plans viennent défaire notre quiétude et les doux moments de solitude que nous nous étions promis, de nous… à nous.

 

Mais voilà, depuis le début de la pandémie, c’est le chaos partout sauf chez moi, et je ne m’en porte pas mal du tout, croyez-moi !

 

Mes plus gros « partys » sont formés de trois personnes, toujours les mêmes, ma mère, mon fils et moi, sans oublier Cybèle, ma féline qui dort toujours dans un coin quelque part…

 

Jadis

Mais il fut un temps où j’étais enfant et que les Fêtes étaient synonymes de gros rassemblements, où les unes cuisinaient et que les uns tapaient du pied au son de salaces chansons à répondre et où on envoyait les enfants se coucher sur l’amoncellement de manteaux sur le lit de la chambre d’amis.

 

Suis-je nostalgique de ce temps d’avant ? Euh ! Pas du tout !

 

Je n’ai jamais raffolé de la dinde toujours trop sèche malgré sa sauce, des canneberges trop sucrées, et du ragoût de pattes de cochon ! Dans le temps, je ne comprenais pas pourquoi on chantait autant de choses sans subtilité et que les oncles qui souffraient du dos dansaient la gigue pour la galerie. Et que dire de ce fameux lit où je me retrouvais inlassablement en crise d’allergies parce que les parfums bon marché de ces dames étaient vraiment… comment dire… odorants !

 

Les Fêtes étaient aussi pour moi une occasion de plus de me faire mettre en plein visage que je suis différente des autres. Une remarque par ici, une autre par là. Les commentaires au sujet de ma puberté qui tarde à arriver, d’autres sur celle qui est enfin arrivée !

 

Maintenant

Plus près de nous, même avant la pandémie, je fuyais les rassemblements le plus possible, j’écoutais mon besoin de n’être qu’avec les humains que j’aime vraiment en me moquant bien des qu’en-dira-t-on. 

 

Il était passé le temps où j’essayais de « fitter » dans ce foutu moule qui ressemble à celui de tous ! 

 

Enfin

Et là, pandémie oblige, je respecte toutes les consignes (j’en fais même un peu plus que le client en demande) parce que ça fait réellement mon affaire ! Pour la première fois de ma vie, ce n’est pas le chaos ni en dedans ni en dehors… et je suis bien !