Autisme: Place-le donc!
Par Josée Durocher
Peut-être que mes écrits arrivent trop tard, peut-être. Mais je porte ce sujet depuis que j’ai lu une mère découragée. Oui, découragée, mais pas désespérée. Il y a une grande différence entre le découragement et le désespoir, vous savez!
Son enfant
Avoir un enfant, c’est comme un coup de dé chaque fois. On ignore qui l’on aura et comment il se comportera. Ce sera une fille ou un garçon? Peut-être qu’on voudra lui donner une éducation non genrée? Chérirons-nous pour cet enfant de grands rêves ou nous le laisserons libre de ses choix en tout temps?
Cette femme dont je vous parle est maman d’un jeune garçon autiste. Leur réalité et leur vécu ne sont pas toujours enviables pour certains de leurs proches. On peut comprendre…
On peut comprendre aussi que la maman ressente le besoin de se confier de temps en temps. C’est vrai que son quotidien n’est pas toujours rose. La famille et les amis sont souvent des soutiens importants pour les parents d’enfants vivant avec ce quotidien.
Des commentaires qui frappent
Mais qu’en est-il des commentaires que certains proches peuvent formuler et qui se veulent négatifs? Je ne dis pas que leur intention est mauvaise. Il arrive souvent que des gens voulant être bienveillants disent des choses blessantes qui laissent penser qu’ils portent un certain jugement.
Un jour de crise et de désorganisation, le comportement de son fils l’épuisant (pas son fils, mais son comportement) elle a ressenti le besoin de se confier. « Place-le donc! » ou « Pourquoi tu ne le places pas? », qu’on lui a lancé.
Ce doit être horrible d’être un parent ayant besoin de soutien et de réconfort d’entendre des conseils lui disant de tout laisser tomber… Ce doit être horrible de ne pas avoir ce dont on a tant besoin lorsqu’on est à gérer la crise, c’est-à-dire une bonne oreille, une bonne parole.
Son petit garçon n’a même pas 10 ans. Il est un enfant TSA (trouble du spectre de l’autisme). Je ne connais pas tout de lui, mais je sais que même s’il éprouve certaines difficultés, il vit sa vie soutenu par l’amour de sa mère qui l’aime plus que tout.
Les alternatives
Je suis consciente que certains parents n’ont sûrement pas le choix. Mais quand il existe plusieurs options pour aider, pourquoi lancer la serviette?
Je pense à cette maman, découragée, cherchant réconfort et soutien et j’ai mal pour elle. J’ai aussi mal pour son fils, parce qu’en répondant si mal à ses besoins à elle, ses proches n’aident pas le petit non plus.
Je ne dis pas que ces gens doivent s’impliquer nécessairement. Au pire, ils n’ont qu’à dire que la situation dépasse leurs compétences, que c’est trop dur à écouter, qu’ils sont inquiets, mais impuissants.
Moi-même, si la mère me demandait conseil, je ne saurais trop quoi lui dire sur le moment, mais je l’écouterais, de cela je suis certaine! Je sais, par expérience, que le fait de pouvoir se confier a souvent un effet puissant lorsque nous sommes à gérer une crise.
Des solutions
Je souhaite à cette maman et son petit garçon l’écoute dont elle a besoin pour donner une soupape à son mental. J’espère que son besoin de soutien sera comblé afin qu’elle et son petit vivent enfin heureux.
Tout ce que j’en sais, moi, c’est qu’il existe des organismes qui peuvent donner du répit de temps en temps. À la maman et au petit aussi! Des trucs pratiques peuvent être donnés également.
Si un parent d’enfant autiste se confie à vous, ne jugez pas le problème. De grâce, écoutez-le et tentez de le diriger vers des professionnels qui sauront l’aider sans lui coûter la peau des fesses! Parce que, soyons lucides, les pros, ça coûte cher!
J’en appelle à la logique, à la bienveillance et à tous ceux qui ont une idée sensée pour qu’un parent, comme cette maman, puisse s’arrêter un moment, souffler et parler.