Dissociation

Par Josée Durocher

J’ai toujours imaginé un monde éblouissant de lumières et de couleurs à part du monde où nous vivons, que j’avais tendance à trouver un peu trop gris, lui. Un monde où je ne suis pas du tout la seule à évoluer, car des gens comme moi, des « imagineux » de mondes, il y en a beaucoup plus que vous pourriez le penser!

 

Un monde à la hauteur de mon imagination

Le monde imaginaire dont je vous parle, c’en est un si beau et si coloré, mais alors là si beau, que tous les meilleurs « possibles » peuvent y arriver. C’est un monde où les gens n’ont que de bons côtés, car, très rarement de défauts, alors aussi bien dire jamais!

 

J’ai d’ailleurs grandi dans ce monde extraordinaire. Au début, j’y allais pour rêver un peu et bien vite pour m’échapper du véritable monde où je souffrais tant que je ne voulais plus l’habiter! Je m’échappais ainsi aussi souvent que je le souhaitais et j’avais besoin de cette échappatoire très fréquemment, croyez-moi.

 

Une fuite

Vous qui avez fui comme moi et aussi souvent que moi, vous connaissez le nom du monde dont je vous parle. Il s’appelle « Dissociation » et là-bas, on peut être absolument tout ce que nous voulons être.

 

Tu veux être chanteur? Tu es chanteur. Tu souhaites devenir éboueuse? Tu peux l’être sans problème. Tu veux gravir des montagnes? Tu auras tout ce qu’il faut pour atteindre les plus hauts sommets. Enfin, tu peux tout. Tu peux tout, même t’échapper en pensées jusqu’à « Dissociation » pour ne plus avoir conscience qu’on abuse de ta personne dans tout ce que tu es, mentalement, émotionnellement et même physiquement.

 

Tu peux vivre là un court moment ou y passer ta vie. Moi j’y ai fait de longs séjours quand je souffrais trop ici…

 

Des alliés

Mais, dans mon parcours de vie, j’ai eu la chance de rencontrer des gens outillés et conscients de ce que je vivais intérieurement. On m’a aidée… d’abord on a entendu mes souffrances en écoutant mon cœur parler. Ensuite on m’a tendu la main. Pour terminer, on m’a offert un coffre à outils, et j’ai pu faire un magnifique pont fleuri entre ce monde et le mien, celui que j’avais imaginé.

 

Aujourd’hui, je vis ici. Mais il m’arrive de m’évader vers mon autre monde. Pas que je souffre tant, non. C’est plutôt pour me rappeler qu’il y aura toujours cet endroit pour me reposer avant de revenir et réparer ce que je dois réparer, mener les batailles que je dois mener et vivre tout ce que dans ma vie j’ai imaginé de beau et de lumineux.