Guérir l’autisme? Vraiment?

Par Josée Durocher

Certaines personnes ont du mal à accepter l’autisme chez les autres. Je trouve triste cet état de fait, mais je peux comprendre qu’il soit difficile pour certains de redéfinir la manière dont ils perçoivent ceux qu’ils aiment.

« N’oublie pas qu’il y a l’effet miroir aussi. Par exemple, dans le cas d’un parent, accepter l’autisme chez son enfant le force à l’introspection et plus il se questionne, plus il a peur d’être responsable d’une manière ou d’une autre. », m’expliquait la mère de Jean-François, un jeune autiste Asperger.

« Va-t-il guérir un jour? », se fait-on demander au sujet de notre enfant. Ou encore : « Tu savais qu’en modifiant son alimentation, tu guérirais son autisme? », qu’on me lance en pleine page Facebook!

Ça me prend du courage de l’écrire, mais je tiens à le faire parce que j’en ai assez qu’à force de non-acceptation, on me martèle les oreilles à grands coups de solutions miracle pour régler le soi-disant problème de mon fils autiste!

Non, mais! De quoi se mêle-t-on? On n’est même pas spécialisé dans le domaine et on ne connaît rien de l’hygiène de vie de mon fils et on me dit qu’elle n’est pas bonne?

« Aspie un jour, Aspie toujours! », que je réponds.

Cette société dans laquelle nous vivons tient tant à la perfection en tout qu’elle est loin d’être parfaite si vous voulez mon avis!

Le diagnostic fait mention d’un état, tout simplement et ça aussi c’est mon opinion, mais cette opinion vaut bien celles de tous les charlatans qui existent et qui promettent mer et monde aux parents découragés.

Je suis pour l’acceptation.   Ça sert à quoi de ne pas blairer le fait que son enfant soit autiste? Ça ne changera en rien la situation et cela ne fera qu’empirer les relations interpersonnelles. Pire encore, on ouvre alors la porte à tous ceux qui vendent des trucs « guérissant » l’autisme.

Je reste polie, car j’ai un blogue qui est lu par plusieurs et je ne voudrais pas offusquer mes lecteurs. Toutefois, je n’en pense pas moins. Je trouve insultant qu’on présume que je n’accepte pas mon fils tel qu’il est et l’insulte se fait encore plus grande lorsqu’on prétend pouvoir le « guérir ».

L’autisme, dans mon monde à moi, n’est qu’une autre forme d’intelligence. Alors, à tous ceux qui se prétendent experts, je dis que s’ils veulent guérir l’intelligence, ils sont bien partis, en ce qui les concerne.

Mais nous sommes dans un pays libre. Je n’en veux pas à ceux qui ont une opinion différente de la mienne. J’en veux juste à ceux qui tentent de m’enfoncer la leur dans la gorge. Tsé, ceux qui s’entêtent quand tu leur dis non poliment pour leur faire comprendre que tu n’es pas preneuse?!

Et pour revenir à tous ceux qui ont du mal à accepter la différence d’une personne qui leur est chère, je pense qu’ils n’ont qu’à s’informer judicieusement auprès des autres pour arriver à démystifier l’autisme et le comprendre.

Je souhaite bonne chance à tous ceux qui reçoivent un tel diagnostic et qui souffrent parce que rejetés de leur famille ou de leur groupe d’amis. Et je souhaite bonne chance à la prochaine personne qui viendra tenter de me vendre sa solution magique, parce que dans mon monde à moi, ça ne passe plus! Soyez donc avertis : soyez libre de vous taire lorsqu’il s’agit de mon fils et de l’autisme en général. Surtout si votre discours parle d’éradication!

Comme mentionné plus haut, les gens peuvent penser ce qu’ils veulent, mais ne peuvent pas forcer mon opinion. 

Et à vous parents, famille, amis de gens qui sont autistes, je dis : « Mettez tout en œuvre pour comprendre ce qu’est l’autisme avant de donner votre confiance à n’importe qui ou n’importe quoi! »

À bon entendeur, salut!

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