La fois où j’ai tourné pour le RNETSA
Par Josée Durocher
Depuis un moment déjà, j’étire tellement ma zone de confiance que je me rends compte qu’elle est plus en forme que moi! Des défis par ici, des défis par là… il n’y a presque rien à mon épreuve. Laissez-moi vous raconter cette fois où j’ai participé au tournage de capsules où des personnes autistes s’exprimaient dans le cadre d’un projet destiné aux médias sociaux et organisé par le RNETSA (Réseau national d’expertise en trouble du spectre de l’autisme).
L’appel à tous
D’abord, c’est un appel à tous propagé sur les médias sociaux auquel j’ai répondu qui a tout déclenché. J’étais certaine que les réponses seraient très nombreuses et que j’avais peu de chances d’être sélectionnée. Je me suis donc lancée, corps et âme, dans le questionnaire faisant office de préentrevue en y répondant allégrement!
Résultat : On m’avisa par courriel de la date, de l’heure et du lieu de tournage de l’entrevue pour laquelle on m’avait préparée.
Un accompagnateur merveilleux
Comme la plupart des fois où je me rends dans un lieu inconnu pour la première fois, j’étais accompagnée et pas par n’importe qui, c’était mon fils, Dominik, qui avait ce job ingrat. C’est souvent lui qui a ce job ingrat.
À notre arrivée, – nous n’étions pas les premiers- deux autres invitées étaient présentes. L’une répondait à des questions qu’on lui posait relativement à l’autisme tout en étant filmée… l’autre passa rapidement au maquillage.
« Ne restait plus que nous deux, spectateurs de ce que je m’apprêtais à vivre… »
Puis, vint mon tour. Même si les gens sur place qui œuvraient pour gagner leur pain avaient des bouilles sympathiques, je ne pouvais me douter de toute la gentillesse de ces mêmes personnes! Car gentilles, elles l’étaient!
Je me pinçais… j’étais sur un véritable plateau de tournage avec maquilleuse professionnelle. À ce stade-ci vous pensez sûrement : « qu’elle est chanceuse de vivre tout ça! ». Je l’étais, mais à ce moment bien précis, j’aurais fui si vite que personne n’aurait pu me rattraper! Seulement, je ne cours pas dans la vie et je suis certaine que si je coursais, je ne gagnerais pas (rires)!
Je suis revenue dans l’aire d’attente arborant un maquillage très léger fait par une main de maître qui a su me respecter et respecter mes limites.
Vint ensuite mon tour. Le moment de vérité… le moment tant redouté! Et devinez quoi? Tout s’est bien passé! Tout s’est si bien passé qu’en apprenant que mon fils est également une personne autiste, ils lui ont demandé s’il voulait bien participer puisque quelqu’un s’était désisté.
Tiens donc… une autre activité mère-fils à notre actif!
Je tiens à remercier l’équipe de tournage et les gens œuvrant pour le Réseau national d’expertise en trouble du spectre de l’autisme (RNETSA) pour leur patience et leur dévouement. Les capsules vidéo seront diffusées en avril 2020 dans le cadre du mois de la sensibilisation au spectre de l’autisme sur les médias sociaux.
« Je ne manquerai pas de vous les partager sur mes différentes pages. »
Aussi, je suis fière d’avoir participé à ce projet même si cela m’a demandé beaucoup d’énergie et de motivation. Peu importe le résultat visuel, le résultat en moi est phénoménal! Je me rends compte que plus j’avance, plus je vais loin. Et plus j’ose aller plus loin, plus je m’implique dans une cause qui m’est véritablement importante.
En ce qui concerne mon fils, il a vu, ce jour-là, une belle opportunité de se lancer un challenge différent et il a relevé le défi haut la main!
La sensibilisation au grand monde de l’autisme passe par chacun de nous. D’un côté les personnes autistes qui ont chacune une réalité à raconter, à chanter, à dessiner, à compter ou à mimer et de l’autre côté, les neurotypiques qui sont de plus en plus dotés d’une belle et grande ouverture sur leurs semblables, nous.
Nous qui sommes situés sur le grand spectre de l’autisme et dont toute une vie ne serait pas suffisante pour nous raconter tellement notre univers est différent, oui, mais si riche et intéressant.