L’autisme et Benjamin

Par Josée Durocher

L’autre soir, je visionnais « Autiste bientôt majeur » avec Benjamin qui relevait le défi de faire un stage au Cinéma Beaubien.  Et je le trouvais beau…

J’ignore jusqu’à quels regards ira ce texte mais j’ose espérer que ses parents, Patricia Paquin et Mathieu Gratton, ne me liront pas pour qu’on me remarque mais pour qu’ils sachent que leur fils nous touche véritablement le cœur.  Je parle au « nous » parce que je soupçonne ne pas être la seule à être touchée ainsi.

Les bouchées de la vie

Benjamin, comme beaucoup d’autres jeunes autistes, est à goûter, par petites bouchées, à la vie qui lui promet de nombreuses aventures.  Bien sûr, ces aventures ne seront pas modulées sur toutes les aventures des gens en général mais elles seront siennes et il a raison de sourire.

Un monde bien à lui

Crédit photo: Mathieu Gratton

Souvent, je visionne « Le monde de Benjamin » et je me surprends à sourire avec lui.  Je sais, j’en suis consciente, tout n’est pas toujours rose pour Benjamin et les gens qui gravitent autour de lui.  On n’avait qu’à voir son père ému ce soir de constater, encore une fois, que les choix qui s’offrent à son fils, côté carrière, étaient restreints.

De la fierté

Mais, dans ce regard mouillé d’un papa qui a rencontré plus d’une fois les limitations de son rejeton, moi, ce que j’ai vu c’est de la grande fierté.

Et il a raison d’être fier, parce que, autiste ou non, nos enfants, lorsqu’ils concèdent à faire des expériences, lorsqu’ils osent de nouvelles choses ou qu’ils créent de nouvelles situations, font souvent des efforts inimaginables et c’est le cas de Benjamin.

Une belle légèreté

Ce que je retiens du Benjamin que je vois dans les différentes capsules vidéo qu’il tourne ou dans « Autiste bientôt majeur », c’est une légèreté qui fait du bien.  Car la légèreté est en manque dans notre société et bien des gens auraient intérêt à s’inspirer d’un Benjamin qui rigole en travaillant.

Je sais bien, que tout ne doit pas être léger dans sa vie ou dans celle de ses proches.  De cela aussi, j’en suis consciente.  Mais voir un jeune autiste dépasser ses limites en faisant des stages en milieu de travail et en s’amusant à les faire, moi ça me donne une grande leçon d’humilité.

Un défi bien à moi

Étant moi-même Asperger, il y a bien des choses que je m’empêche encore de faire parce que la peur qui me tord le ventre m’arrête.  Moi, je suis là à l’écouter, cette peur, et je ne relève pas tous les défis que j’aimerais relever.

Je regarde Benjamin et je m’en inspire.  On peut trouver son inspiration partout et chez tout le monde.  Pour ma part, c’est chez ce jeune autiste que je la puise ce soir.

Je me retrouve devant un défi de taille et j’ai failli reculer devant le challenge que cela me faisait vivre intérieurement.  Là, je n’ai plus envie de reculer.  J’ai envie de foncer et de m’amuser.  J’ai envie de me dépasser et d’être fière de moi.

Bref…

Et, j’en entends certains de vous penser que je n’ai rien à envier à ce jeune… laissez-moi vous dire que vous avez tort.  Suffit de savoir observer judicieusement pour s’en rendre compte.

Et vous?  Vous êtes touché, encouragé par tout ce que fait Benjamin?  Pourquoi?

 

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