Mon autisme, ma musique unique

Par Josée Durocher

Je suis une mélodie. Je suis une mélodie pour me faire entendre, pour qu’on m’écoute. J’ai ma propre vie, mon propre tempo. Il m’arrive d’être douce ou forte, de tambouriner fort sur le tympan des autres ou encore de n’être qu’un gentil murmure à peine audible. Mon autisme, ma musique unique.

Suivre la cadence

Il n’est pas toujours évident de suivre le rythme en société. Pour moi qui suis autiste, il n’est même pas évident de suivre mon propre rythme. Hypersensibilité, fatigue extrême, insomnie sont mon lot. Avec tout cela, j’essaie de vivre ma vie au maximum, tout en me respectant… en respectant mes limitations, mes différences et mes capacités.

Tout cela, c’est sans compter sur les aléas de la vie qui viennent me mettre des bâtons dans les roues de temps à autre. Quelque chose d’imprévu survient ? J’en suis déstabilisée pour un bon moment.

Certains me trouvent rigide et c’est peut-être vrai. Néanmoins, je tente, par tous les moyens possibles, de m’adapter, chaque jour et parfois même, chaque heure.

Respecter la musique

Je suis donc, je me répète, une mélodie. On aime ou non, on la fredonne ou pas, l’important pour moi c’est qu’on me respecte dans tout ce que je suis. Cela m’a pris du temps à concevoir que, moi aussi, j’avais droit au respect. Maintenant, je ne reviendrais pas en arrière. Non !

Je parle souvent de la place que j’ai et que je prends. C’est la mienne. Autiste ou pas, je suis une personne comme une autre, avec des droits. Une musique unique qui vaut le coup d’être entendue !

Et si je pense à une station radiophonique, c’est souvent dans la diversité qu’elle touche son auditoire. Je fais partie des musiques qui se jouent de plus en plus souvent. Comme d’autres, je me nomme, je raconte mon histoire et ceux qui l’entendent, souvent, tapent du pied pour suivre le tempo.

Je fais danser, je fais chanter

Il m’arrive de chanter parce que j’ai des choses à dire. Quelquefois, c’est du pur rock, d’autres fois, enfin, la plupart du temps, ce sont de jolies balades. C’est que le fait d’être différente m’apporte certains bémols avec lesquels je dois composer.

C’est comme si, en tant que musique, personne ne m’avait vraiment entendue avant aujourd’hui et, c’est connu, l’inconnu laisse perplexe au début. Les gens n’ont pas toujours l’écoute que cela demande et ne cessent de me comparer.

Comme si une musique se comparait ! Non, elle ne se compare pas à une autre puisqu’elle est unique dans tout ce qui la rend différente.

Mais, de toute manière, qu’on m’aime ou non, d’autres — et ils sont plusieurs — ont le même style que moi. Nous n’avons pas tous les mêmes paroles, mais on fait jaser, ça, c’est certain ! Sur des airs différents, nous parlons de nos vies mais cela n’a rien de cacophonique.

Et un jour, tous en même temps avec un soupçon de magie, on fera toute une symphonie !

Et vous ? Que fredonnez-vous ces temps-ci ? Qu’est-ce qui vous fait taper du pied ? Avez-vous une chanson bien à vous à chanter ?

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