La résilience, quand on y pense…

Par Josée Durocher

Connaissez-vous des gens résilients? Moi, oui, et j’en suis! En fait, j’en connais tout plein dans cette ère de la COVID-19. Je la trouve belle la résilience. Je nous trouve beaux tous ensemble afin de limiter cette propagation qui peut s’avérer grave si on n’y voit pas.

La résilience, c’est rebondir après l’épreuve ou pendant, c’est selon. De mon côté, cela a toujours fait partie de moi comme si c’était gravé dans mon ADN. Les gens m’ont toujours trouvée forte et résiliente. Moi, je me trouvais somme toute bien normale.

Les autistes et la résilience

Mais c’est lorsque j’ai rencontré des gens tout aussi résilients que moi, et même plus dans certains cas, que j’ai réalisé que c’est une force significative chez les autistes. Comprenez-moi bien : il y a toutes sortes de gens résilients, mais du côté de la communauté autistique c’est plus vrai que tout!

Des défis, nous en avons! Ils sont souvent des limitations avant qu’ils ne deviennent des challenges, mais, nous, les autistes, nous trouvons toujours le moyen de nous en sortir.

C’est d’autant plus vrai avec l’arrivée du coronavirus. Il faut comprendre que de voir notre routine modifiée subitement, si ce n’est pas facile pour tout le monde, ce peut être complètement débilitant pour nous.

L’anxiété

Il y a l’anxiété qui nous fait tous la vie difficile également. Mais voilà, les personnes autistes voient très souvent le stress comme un vilain ennemi puisqu’elles souffrent de troubles anxieux assez soutenus. C’est déjà très pénible de vivre avec l’anxiété au quotidien qu’en temps de pandémie, c’est d’autant plus vrai.

Imaginez une crise de panique qui revient sans cesse, chaque jour et plusieurs fois par jour! Vous comprenez pourquoi il nous arrive de nous plaindre d’être fatigués… surtout ces temps-ci.

La désorganisation

Il y a plusieurs autistes qui vivent en communauté ou encore en famille. Il y a plusieurs autistes qui sont parents… d’enfants autistes aussi. S’ils sont désorganisés par tout ce qui nous arrive actuellement, leurs enfants le sont tout autant qu’eux. Ça, ça en fait de la désorganisation à gérer!

L’isolement social

Tout aussi problématique, il y a le fait que certaines personnes de la communauté autistique ne sont pas enclines à une vie sociale, même minime. C’est un effort constant que d’avoir des interactions sociales, mais le danger avec cette pandémie c’est qu’il y a risque d’isolement, et ce n’est certes pas souhaitable.

Des intervenants à l’œuvre

Heureusement, beaucoup d’intervenants œuvrent à distance afin de s’assurer que les gens puissent bénéficier de services importants comme l’écoute active. Ces ressources sont si importantes en fait, qu’il n’est même pas à parier — parce que c’est presque une évidence pour de nombreuses personnes — qu’elles contribuent à sauver des vies.

La résilience, quand on y pense c’est souvent une petite graine semée dans nos cœurs par des intervenants qui ont un job primordial et qui font une réelle différence dans la vie des bénéficiaires. La petite graine germe, les gens se relèvent et comprennent que la résilience peut s’appliquer dans beaucoup d’autres situations.

Oui, les personnes autistes sont très résilientes, car elles sont souvent habituées à perdre pied, mais toujours elles se relèvent avec, en prime, le cœur plus léger, car elles savent plus que quiconque, elles ont la certitude, que toujours elles se relèveront.

Et quand elles l’ignorent, d’autres qu’elles, souvent autistes aussi, leur rappellent qu’un arc-en-ciel peut voir le jour après des pluies torrentielles. Ça va bien aller.

 

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