Slam et autisme : ça se peut ?

Par Josée Durocher

Depuis peu de temps, je m’adonne à un loisir extrêmement enrichissant. Je me suis inscrite à des cours de slam ! Oui, vous avez bien lu… vous pouvez maintenant dire de moi que je suis une artiste du slam. J’ai même un nom d’artiste : La machine à écrire. Je suis productive plus que jamais et les valves de mon inspiration sont toutes grandes ouvertes !

 

Le slam a été inventé par un certain Marc Smith dans les années 80. Depuis, il a fait des petits si bien qu’on slam à travers le monde entier. C’est une forme de poésie où l’artiste est vraiment au premier plan, car il n’a besoin que de bonnes idées et une voix à déclamer ses textes pour pratiquer son art. C’est donc sans costume ou artifice qu’il se produit.

 

Mon professeur de slam m’a baptisée La machine à écrire parce que, vous le savez, je suis hyperactive du clavier. Un slam n’attend pas l’autre !

 

Comme personne autiste, je n’aime pas me poser de limites à moi-même.  Ainsi, quand je vois un truc qui me plaît, je me lance le défi de m’y adonner comme je le souhaite vraiment.

 

Je pensais que je n’aurais que l’autisme en tête en faisant du slam. Mais il n’en est rien.  Je suis tellement plus qu’une personne autiste.  Je suis une personne…  ça dit tout!

 

Pour moi le slam c’est une manière d’être moi-même en faisant fit de toutes retenues faites de préjugés inutiles. C’est se mettre à nu et oser ! Bon je ne déclame que pour mon enseignant, les autres participants au cours et mes amis pour le moment, mais un jour viendra ou je prononcerai les paroles de mes textes devant un auditoire.

 

Je me lance ce défi d’aller à la rencontre d’un public qui n’est pas gagné d’avance puisqu’il ne me connaît pas du tout. Mais je tiens à vivre l’expérience jusqu’au bout ! Et si je suis certaine de vouloir signer des slams pour le reste de ma vie, je me doute que j’aimerais, malgré ma grande anxiété, livrer mes textes devant public aussi.

 

Car, quand je me retrouve seule à penser, à cogiter et à me poser, s’inscrit sur mon écran des mots qui dansent comme dans la chanson. Non, le slam n’est pas une chanson, mais il se veut rythmé et j’adore prononcer chaque syllabe avec ou sans intensité.

 

Un jour — bientôt—, j’aurai ma page d’artiste du slam et je serai en mesure de partager quelques écrits avec vous. Et dans un avenir pas si lointain, j’espère vous inviter à une soirée où je m’adresserai aux gens présents en leur présentant mes pensées.  Serez-vous du rendez-vous?  Viendrez-vous entendre ce que j’ai à raconter?