Vincent Gagnon, celui qui rallie la simplicité à l’autisme

 

Par Josée Durocher

Vincent Gagnon est féru d’informatique… il étudie dans ce domaine et va réaliser un stage à l’aide de la firme Neuro Plus. Avec les intervenants de Neuro Plus, il se sent d’ailleurs bien entouré, et cela l’aide à faire passer son anxiété. « Quand je suis nerveux, je peux parler beaucoup… », mais, quand il parle de TSA (Trouble du spectre de l’autisme), les gens comprennent bien normalement, et c’est moins difficile pour lui.

 

De la sensibilisation

Vincent est également conférencier. Il a donné des conférences au CÉGEP de La Pocatière aux étudiants de 3e année qui étaient dans le programme de TES (Techniques d’éducation spécialisée) pendant ses propres études dans cette institution. Il adorait ça et était très apprécié pour la sensibilisation qu’il y faisait dans ledit programme.

 

Lors de ses conférences, il traitait de différents sujets, mais surtout de sa vie à lui, et ce, à partir de sa tendre enfance. Il expliquait à l’auditoire comment il était à partir de ses fonctionnements, de ses réussites et des coups durs qu’il a vécus.

 

Des défis

Selon lui, les personnes autistes peuvent très bien, si elles sont motivées, relever bien des défis. « Quand ça vient de toi-même, ça te motive dans la vie en donnant un maximum d’impact. Moi, par exemple, moi j’ai relevé certains défis… surtout en troisième et quatrième année du primaire. »

 

L’enseignant semble avoir été imposant selon ce que Vincent raconte. Il était aussi hyper désagréable, et cela a été difficile pour Vincent. « Il y avait un problème en mathématique que je ne comprenais pas. Je n’avais qu’un diagnostic de dysphasie sémantique-pragmatique à l’époque, et mon TES (technicien en éducation spécialisée) appliquait ses interventions en fonction de ce diagnostic. Ses interventions étaient peut-être donc faussées par manque d’information. Mon enseignant n’était pas content de ma performance… Il était déstabilisé et me reprochait de ne pas comprendre le problème. »

 

C’est allé loin, car, ce jour-là, l’heure du dîner était triste. « Je pleurais… c’était un véritable cauchemar, et je me questionnais sur ma capacité à retourner à l’école. Le doute était là, et ce n’était pas évident. Je faisais beaucoup d’anxiété. »

 

Un diagnostic qui fait du bien

Vincent a un diagnostic d’autisme de haut niveau qu’il a reçu au public à dix-huit ans. C’est son coach au jeu d’échecs au secondaire qui a noté certaines particularités chez lui. Le diagnostic est arrivé peu de temps par la suite. 

 

« Cela m’a fait du bien. Cela m’a permis de mieux m’adapter dans le monde qui m’entoure en ayant de meilleurs outils pour y vivre. Depuis, j’évolue mieux dans les secteurs des études et de l’emploi. » Et il ajoute : « Je veux bien performer. Le côté social n’est pas prioritaire. Personne ne m’a jamais dit que j’avais l’air d’un autiste non plus.  Cependant, quand je rencontre des gens nouveaux, je suis nerveux un peu, mais quand je suis bien… je suis bien! Alors je suis toujours intéressé à rencontrer des nouvelles personnes et créer des liens avec elles. »

 

Mais s’est-il déjà fait dire des choses blessantes relativement à son autisme? « C’est sûrement arrivé, mais cela ne m’a pas marqué. Ce genre de choses ne m’atteint pas vraiment. Les gens sont maladroits quelquefois, surtout lorsqu’ils font face à l’inconnu. »

 

En résumé…

Vincent me dit que, lors de nouvelles rencontres, il ne profite pas de l’occasion pour faire de la sensibilisation à l’autisme, car lui, son challenge (c’est un homme de défis), c’est de paraître neurotypique… C’est d’ailleurs un constant défi chez lui et c’en est un qui lui plaît.   « Mais je fais de la sensibilisation à l’autisme seulement quand la situation m’y semble favorable. »

 

Néanmoins, malgré ce défi qu’il semble se lancer à chaque nouvelle rencontre, avec son attitude et sa merveilleuse présence, Vincent Gagnon fait, sans le savoir ou le vouloir, un beau pied de nez à tous ceux et celles qui pensent que l’autisme n’est fait que de limites. Longue vie à Vincent Gagnon, la personne autiste qui rallie la simplicité à une condition méconnue de trop de gens.