Écrivain fantôme, on s’est joué de moi !

Par Josée Durocher

Il y a un peu plus de cinq ans, autour du temps où j’ai reçu mon diagnostic d’autisme, j’avais écrit un roman promouvant la vie et l’espoir. J’avais écrit ce roman pour quelqu’un qui se disait être un ami. J’avais accepté d’être écrivain fantôme pour lui.

Un ami disparu

Ce soir, je me suis mise à songer à cet « ami » et au livre que j’avais écrit pour lui. J’ai décidé d’investiguer un peu du côté de l’Internet pour voir jusque ou s’était rendu le projet et si, tel que nous nous étions entendus, mon nom apparaissait aux remerciements. Rien. Rien de rien !

Le livre à vu le jour, mais j’ai beau chercher, mon nom n’apparaît pas dans les remerciements. Pas de merci Josée, Jo ou Jojo à la limite (rires) ! Pas de merci tout court !

Je ne voulais que mon nom apparaisse quelque part et il était d’accord!

Ça m’a fait tout drôle ! D’abord très fâchée par cet « oubli », je me suis rappelé dans quelles circonstances cet « ami » était sorti de ma vie.

Des horizons pas larges pour deux sous

Il était bourré de préjugés et quand j’ai su pour mon autisme, vous le savez, je n’ai en rien tenu ma langue et je l’ai dit souvent et bien fort. J’étais si fière de cette découverte sur moi, sur ces nouveaux mots de vocabulaire qui venaient m’expliquer enfin qui je suis et de cette manière que j’avais soudainement de parler de moi. 

Je ne me gênais pas pour parler justement ou pour bloguer au sujet de mon autisme ou de l’autisme en général. Mais, force est d’admettre que cette « ami » s’est envolé bien rapidement avec ses guillemets !   Sûrement à cause de l’ignorance sur le sujet et de la peur de l’inconnu, me disais-je. Mais ce soir, je suis à tout repenser cette hypothèse !

Et si c’était parce qu’il en avait terminé de moi ? Et s’il avait obtenu ce qu’il désirait, un semblant de talent qu’on achète à coups de contrat et de factures ?

Trop d’abus

Je sais, j’ai été souvent victime de gens qui voulaient profiter de moi dans ma vie. Je crois sincèrement que là en était une autre preuve. Mais ce qui m’indigne le plus c’est de m’avoir fait penser à une amitié sincère quand au fond on ne voulait qu’abuser une fois de plus… sans plus.

Une fois qu’il a eu ce qu’il voulait, il s’est volatilisé… ne me donnant plus de nouvelle, tout simplement.

Le pire est que s’il m’avait su autisme lors de notre rencontre, je suis certaine qu’aucune amitié n’aurait vu le jour.

En résumé

Ouais, on apprend de toutes sortes de manières. Que ce soit sur le tôt ou sur le tard, si lui n’a appris qu’à tricher, moi j’aurais au moins appris que je savais écrire un roman !

Si j’ai un conseil à donner, ne vendez jamais votre talent pour l’amitié… votre talent vous appartient et les amis, les vrais n’exigeront rien de vous et ne profiteront pas de vous également. Ils n’auront qu’une seule parole et la respecteront… surtout s’il y a entente !