L’autisme… qu’on se le dise!

Par Josée Durocher

« Je crois qu’en tant qu’individu, on a le droit de savoir qui nous sommes et d’où nous venons pour pouvoir organiser nos vies afin de savoir vers quoi nous nous dirigeons. Accepter le fait que nous soyons une personne autiste implique être aussi très transparent avec les autres… » Josée Durocher

Un aveu important

Je dois bien l’avouer, j’ai hésité. J’ai hésité une bonne journée avant de dire à tout le monde que je suis autiste. Je venais de recevoir mon diagnostic et, soudain, une terrible peur s’est emparée de moi : la peur du rejet. 

Étais-je prête à révéler au monde entier qui je suis dans mon entièreté? Pas vraiment, non. Mais je l’ai fait quand même parce que pour moi, le besoin d’être vraie et entière était plus important que cette maudite peur.

Un but bien précis…

Étant autrice, blogueuse et œuvrant pour le mieux-être de tous, qu’ils soient différents ou non, le courage m’est apparu comme la seule issue possible. Effectivement, si je veux aider le plus grand nombre de gens possible, je me dois d’être authentique dans mes écrits. L’aurais-je été à ne pas dévoiler tout ce que je suis? Non. C’est très limpide pour moi.

De multiples réactions

Et les réactions ne se sont pas fait attendre. Honnêtement, on m’a posé plus de questions sur ma vie durant cette période de dévoilement que dans toute ma vie! Les gens ont tout de même bien reçu cette nouvelle que l’autisme, bien, c’est une partie de moi que je ne peux renier!

 

Par contre, certaines personnes étaient sceptiques — elles le sont toujours — et d’autres se sont aussitôt mises en mode « solution ». Donc, c’est un peu amusée, que j’ai écouté les gens me parler comme si j’étais une demeurée, trop fort pour être bien certains que je les entende bien ou comme à un enfant.

Je les ai entendus me dire qu’on pouvait me guérir aussi!

Mais l’amusement n’a pas duré longtemps puisqu’il a fait place à de la colère assez rapidement dans le processus. Répéter sans cesse à une même personne que nous sommes comme nous étions avant qu’elle apprenne pour notre autisme équivaut à un monologue ne menant à rien si ce n’est à de la frustration.

J’ai dû faire un certain tri dans mes amitiés et dans mes connaissances. Si cela m’a été douloureux au début, ça m’a vite soulagée par la suite. 

Maintenant, je suis. Je suis heureuse au quotidien et je crois que c’est parce que je m’accepte pleinement. Ce n’est pas toujours facile. Mais les défis que cela apporte, j’aime bien les relever.

 

Apprendre son autisme à quelqu’un

Mais mon histoire me fait me questionner. Et si j’avais su avant? Lorsque j’étais toute jeune… Probablement que ma vie n’aurait pas été la même. En fait, j’en suis certaine.

Est-il bon de dire à nos enfants qu’ils sont autistes et de leur expliquer en long et en large ce que cela veut dire concrètement? Je crois que oui. Selon son âge, l’enfant, même autiste, peut très bien saisir sa différence. N’oublions pas que même si l’information est, dans certains cas, captée différemment, elle est tout de même comprise.

Je crois sincèrement que tout individu a le droit de savoir pourquoi il agit de manière particulière ou pourquoi il se sent différent des autres. Il a aussi le droit de savoir que certaines choses lui seront plus faciles et d’autres un peu moins. Avec l’aide de professionnels en autisme, il pourra élaborer des stratégies pour faciliter ses liens sociaux et son « vivre au quotidien ».

Il lui sera ainsi plus facile de vivre une inclusion qui ne pourra que lui faire du bien. Il lui sera aussi plus facile de s’accepter, de s’aimer mais, surtout, de s’affirmer en tant que personne authentique.

Finalement, m’accepter m’aura été bénéfique. Parce que se cacher constamment ou cacher qui nous sommes aux autres, non seulement c’est éreintant, c’est nier une partie de soi trop importante pour être camouflée.

Et vous?  Qu’en pensez-vous?  Vous le dites ou non?  Vous en parlez à vos enfants?  Comment cela se vit?

 

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