Le deuil est un chemin de Compostelle intérieur de Karine Leclerc

Par Josée Durocher

C’est avec enthousiasme que Karine Leclerc et moi nous sommes retrouvées afin d’avoir un entretien au sujet de son tout premier ouvrage Le deuil est un chemin de Compostelle intérieur. Je connais l’autrice depuis un bon moment déjà et je la compte parmi mes amies les plus chères, mais j’ai tout de même appris des choses sur elle lors de cette entrevue et je n’en suis que plus charmée.

Quand je pense à Karine, je pense douceur, légèreté et authenticité. Et je n’ai pas été déçue en lisant son livre puisqu’on y retrouve là les mêmes ingrédients. C’est un livre qui fait du bien et qui, selon l’interprétation qu’on lui donne, vient mettre un baume sur les différents deuils que nous pouvons rencontrer dans nos vies.  Quand on pense que beaucoup de personnes autistes ont du mal à vivre le deuil, c’est un livre qui tombe à point!

De nombreux deuils à son actif

« J’ai appelé mon livre ainsi parce qu’une amie m’a annoncé un jour qu’elle voulait faire le chemin de Compostelle en étant persuadée qu’elle allait trouver où elle se situait dans sa vie. Je l’écoutais et je me suis dit que j’avais l’impression d’avoir marché ce chemin, mais en moi. C’est à travers mes différentes épreuves de deuil que j’ai trouvé qui je suis.

Sur le chemin de Compostelle, on fait de belles rencontres qui nous permettent de constater à quel point nous avons du courage, un pas à la fois. Moi, par exemple, j’ai résisté lors de mes deuils et bien que je ne veuille pas me juger dans ce processus, j’ai souvent eu l’impression d’être seule quand j’étais, dans les faits, la personne la plus entourée sur la terre! En fait, il y a peu de gens qui ont eu autant de gens autour d’eux pour leur dire qu’ils sont seuls au monde!

Par contre, j’étais tout sauf seule. J’ai beaucoup de vrais amis. Le fait d’avoir été impactée dans l’épreuve en étant jeune, j’ai, dans ma vie, créé des liens forts. Et ceux qui m’entourent m’aiment vraiment pour être restés près de moi même s’ils n’avaient aucun pouvoir sur ce que je ressentais. »

La résistance

Dans son livre, Karine tente de faire comprendre la fameuse bête de la résistance qui complique tout. « C’est une véritable souris déguisée en lion. Mais j’aborde tout ça avec énormément d’amour et de résilience. » Elle y relate les imperfections du parcours de deuil.

« Au début, j’étais gênée de parler de mon histoire parce que je l’associais au fait d’être lourde pour les autres. Je détournais les questions, les allusions relatives à mes deuils passés. 

La réaction des gens après ma première conférence a été très grande. Plusieurs pleuraient et souriaient en même temps. C’était la première fois que je voyais des gens pleurer autrement en accueillant mon histoire.

Mettre mon histoire ainsi en lumière m’a permis de constater que je peux insuffler de l’espoir aux gens. Parce que j’ai connu des chaos dans ma vie justement à cause de la résistance que j’affectionnais tant! »

Son vœu le plus cher

« Je souhaite par-dessus tout que les gens, en lisant mon livre ou en l’offrant à ceux qu’ils aiment, se rendent compte qu’ils ne sont pas seuls. J’ai écrit le livre que moi j’aurais aimé lire un jour! Quand on ne met pas de mot sur un ressenti, c’est parfois le chaos. 

Qui suis-je pour souhaiter que les gens trouvent en mes écrits quelque chose de particulier? Ils trouveront ce dont ils ont besoin, voilà tout! »

Elle est émue… certains textes sont si près de la vérité et de son histoire, mais, en même temps, ils rejoignent les souffrances des autres aussi. Ses textes sont, en vérité, les résumés de plusieurs peines possibles.

« Je parle de tous les déboires et de certains moyens qu’on prend dans la souffrance pour émerger. J’ai mis beaucoup d’amour dans mes écrits et l’amour, ça trouve toujours son chemin. »

Un beau succès

Karine est fière d’elle, et elle a tellement raison. C’est effectivement une très grande fierté d’avoir écrit tous les textes contenus dans Le deuil est un chemin de Compostelle intérieur. C’est un très bel accomplissement d’écrire un livre et quand il met un peu plus de lumière dans la noirceur que les gens expérimentent, c’est encore mieux.

Avec une préface de Christian Tétrault, Le deuil est un chemin de Compostelle intérieur est un livre écrit par Karine Leclerc et qui est édité aux Éditions ADA. C’est un ouvrage illustré d’images esthétiques et douces pour l’œil du lecteur. Il existe en versions audio, papier et électronique. Chose intéressante, lors de l’achat de la version papier, nous avons accès simultanément à la version audio par la voix de l’autrice aussi.

Je ne peux que souhaiter longue vie à l’autrice qu’est Karine Leclerc en souhaitant qu’elle récidive de sa plume juste et vraie très, très bientôt!