Les préjugés face à l’autisme : comme la grossophobie internalisée…

Par Josée Durocher

On entend de plus en plus parler de grossophobie internalisée… en fait, il est grandement temps qu’on en parle puisque c’est un véritable fléau. Elle mène carrément les gens par le bout du nez! 

Elle pousse les gens à souhaiter éliminer du poids afin d’éviter la pression populaire, et les agressions aussi ne les sous-estimons pas, qui vient avec le fait d’être gros.  La société étant grossophobe (de manière générale), les victimes éprouvent un fort dégoût d’elles-mêmes relatif à leur poids… elles aident ainsi à perpétuer le cycle de la grossophobie qui est non seulement vicieux, mais également cruel.

Je suis

Je sais exactement de quoi il est question puisque je suis une grosse personne.  J’insiste ici sur le terme « grosse » puisqu’à mes yeux, désormais, ce n’est qu’un qualificatif parmi tant d’autres et qu’il n’a pas de connotation incorrecte. Il est, tout simplement.

Je suis donc une personne grosse, pas trop petite, pas trop grande, les cheveux bouclés et à lunettes.  Et si ce n’était que cela (rires)!

Je suis aussi une personne autiste et ça… -ce n’est pas mon cas heureusement- pourrait apporter d’autres problèmes d’une gravité équivalente à la grossophobie internalisée.

Discours intérieur

J’en ai vu plusieurs personnes qui, loin d’accepter leur autisme, se dépréciaient beaucoup parce qu’elles étaient autistes. J’en ai entendu des discours qui voulaient qu’elles étaient moins ou plus à cause de leur autisme.  J’en ai lu des textes de défoulement ou les auteurs ne manquaient pas de tout mettre sur le dos de leur autisme…  J’ai été témoin de tout cela et tellement souvent!

Moi qui prône tout ce qui peut être positif dans la neurodivergence – sans oublier les  problèmes, mais en les expliquant et en tentant de trouver des solutions-  j’ai mal à mon autisme quand je vois, j’entends, je lis tous ces commentaires qui ne font que dégrader et diminuer!

Déjà, de l’amour

J’ai déjà été victime de grossophobie internalisée et de tout ce que je pouvais me raconter de méchant sur ma personne, je refuse d’avoir un discours semblable relativement à l’autisme!  Je suis bien maintenant, car j’ai fait l’exercice de me voir telle que je suis, sans lunettes grises et sans lunettes roses.  Je suis, tout simplement.

J’encourage tous ceux qui me lisent en cet instant à entretenir un discours intérieur qui se veut réaliste et positif. Car, si on attend toute notre vie que la société nous aime enfin et au complet, on va attendre longtemps.  Moi je vote pour qu’on s’aime soi et qu’on se dise des mots gentils pour faire changement.

Dans le fond, qu’on soit gros ou pas, racisé ou non, autiste ou alliste, on doit s’aimer!  Ma solution a l’air simpliste dit comme ça, mais à force de s’envoyer un peu de gentillesse et d’amour propre… on finit par s’aimer vraiment!