Marcher sur des œufs !

Par Josée Durocher

Je suis une personne autiste et assez tôt dans ma vie j’ai compris qu’imiter les comportements des autres, les neurotypiques qui m’entouraient pouvait m’éviter bien des problèmes. J’ai ainsi appris à « marcher sur des œufs » pour ne pas offenser qui que ce soit. Mais les œufs, c’est fragile !

 

Des répercussions non souhaitées

Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi il fallait faire ça parce que, en fin de compte, on finit tout de même par offusquer les gens. Au mieux, ils se fâchent plus tard, au pire ils pensent qu’on les prend pour des cons et rugissent de colère.

 

Le pire avec moi est que, oui, j’ai appris ce comportement de fausse délicatesse, mais il n’est certes pas inné si bien que je suis également sans filtre la plupart du temps.

 

Comme enlever un pansement

C’est vrai, c’est difficile pour moi de savoir quand on doit mettre des gants blancs jusqu’aux épaules et quand on doit être direct. Personnellement, il m’a toujours semblé que d’arracher le pansement d’un coup sec valait beaucoup mieux que de l’arracher un petit peu à la fois.

 

Reste que je suis également hyper sensible. Je peux donc comprendre les gens qui n’aiment pas lorsqu’on ne met pas de ouate autour de nos mots lorsqu’on doit leur dire des choses pas trop positives.

 

L’espoir

Une chose que j’ai remarqué toutefois est que lorsqu’on doit dire un truc peu rigolo à quelqu’un et qu’on peut terminer, sans mentir, avec un peu d’espoir, tout se prend mieux.

 

Ne pas mentir est hyper important ! Mais, si on donne un feedback, par exemple, commencer par dire un point fort est très gagnant. On enchaîne ensuite avec un point à travailler et on termine par un autre point fort. Les gens se sentent propulsés vers le haut dans ce temps-là et non abattus au sol.

 

Un peu de tout

Reste que de tout ce que je sais et que j’ai appris avec le temps et les relations, c’est que de saupoudrer un peu de délicatesse, de vérité sans nécessairement tourner autour du pot, demeure the méthode relationnelle parfaite lorsque vient le temps de répondre à quelqu’un, de lui faire des commentaires ou de l’aiguiller dans une direction ou une autre.

 

C’est donc à dire que si les neurotypiques et neuroatypiques apprenaient autant les uns des autres, nous aurions sûrement des relations beaucoup plus saines !