Montrer ses couleurs dérange!

Par Josée Durocher

Tout le monde veut maintenant devenir la meilleure version de lui-même mais à quel prix?  Et êtes-vous prêt à en payer le prix?  Prendre sa place, s’affirmer sont deux beaux concepts mais dans les faits, certains trouvent difficile de les appliquer.   Affirmation!

Parce que ce faisant, on dérange, on bouscule sans vraiment le vouloir mais on bouscule tout de même.  Et si déranger était signe que nous sommes sur la bonne voie?  Parce que le fait de déranger, souvent, c’est ce qu’il faut faire pour enfin se sortir de la petitesse, de la culpabilité et de la honte.

J’ai vécu une bonne partie de ma vie à avoir peur de prendre ma place.  « Et si les gens me remarquaient? », que je me disais en ayant la peur au ventre d’être vue ou entendue, d’être challengée ou détestée.

Mais toutes les expériences que j’ai vécues m’ont appris que tout cela était le prix potentiel à payer devant certaines personnes pour enfin être moi et en être fière!

J’ai suivi des cours et des ateliers de relations humaines.  J’avais tous les outils nécessaires pour devenir MOI, enfin.  Mais je n’osais pas. Cela m’a pris beaucoup de temps à être écœurée de courber l’échine devant tout le monde et de m’effacer.

J’avais des choses à vivre et à dire, moi! Comme tout le monde d’ailleurs. Et, un jour, j’ai enfin compris que le fait de prendre ma place n’enlevait rien à personne car c’était ma place à moi et pas celle d’une autre personne.

Alors je me suis lancée et je me suis cassé la gueule bien comme il faut (rires)!  Prendre notre place quand on ne l’a jamais fait avant apporte son lot de maladresses.  Bien sûr, du coup, je dérangeais.  C’est évident que ma nouvelle attitude n’avait pas la cote chez bon nombre de gens.

Mais quand on commence à prendre notre place, on y prend goût immédiatement.  Alors, j’ai continué et je me suis améliorée dans ma manière de communiquer mes opinions et dans ma manière d’entrer en action.

Aujourd’hui, ça va beaucoup mieux et j’en suis ravie.  Bon, je dérange encore.  Il y aura toujours des gens qui seront dérangés de voir les autres ne plus se laisser faire.  Ou encore, il y en aura toujours qui se sentiront bousculés surtout si eux, ne prennent leur de place.

Mais, à partir du moment où mes intentions sont bonnes et viennent du cœur, que mes actions soient muées par la bienveillance, la réaction des autres, j’ai appris à m’en détacher.  Tant mieux s’ils sont heureux, tant pis s’ils sont incapables de voir que je n’enlève rien à qui que ce soit.

Prendre notre place, nous affirmer… nous sommes faits pour ça.  Je ne parle pas de prendre notre place au détriment des autres.  Si les autres sont jaloux ou se sentent mis de côté parce que nous existons, c’est à eux que revient le travail d’estime sur eux-mêmes, pas à nous.

Depuis que je prends ma place, je vis des expériences beaucoup plus riches en partage avec les autres.  Je donne et j’en reçois autant.  Ces échanges sont plus authentiques parce que j’ose me définir devant les gens qui m’entourent et ceux que je rencontre.

Prendre notre place enfin, c’est aussi s’aimer suffisamment et s’estimer suffisamment pour se définir justement. 

N’ayez pas peur de vous affirmer.  De dire « oui », de dire « non » ou de donner votre opinion.  C’est en ayant un grand éventail de couleurs que l’arc-en-ciel est magnifique. Pour les gens, c’est la même chose.  Alors au risque de déranger, montrez vos couleurs!

Et vous?  Êtes-vous aussi un arc-en-ciel?  Pourquoi?

 

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