Pourtant, les autistes ne te ressemblent pas !

Par Josée Durocher

Un de mes bons amis, Denis, à la tête de la page Le Chat Bleu, m’a fait penser à un truc qui me chatouille depuis un bon moment. Vous savez ? Quand on apprend pour notre autisme et qu’on l’annonce aux autres… les réactions que les gens peuvent avoir ? S’il n’est pas évident d’être une personne autiste, il me semble qu’être neurotypique, bah, ce n’est pas vraiment mieux ! Autisme !

Le Chat Bleu

Denis écrit : « On me dit fréquemment que je n’ai pas l’air autiste, que les enfants autistes ne me ressemblent pas, etc.  Pour différentes raisons, plusieurs personnes autistes ou avec un TDAH passent au travers d’une grande partie de leur vie en faisant semblant d’être une personne neurotypique jusqu’à ce qu’ils n’en aient plus la force. Après avoir brisé le masque, il est impossible de le porter et nous entamons alors le processus d’acceptation, non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour ceux qui nous entourent. »

Denis a parfaitement raison. Je pense comme lui. Mais, la question qui suit normalement de la part des neurotypiques est : « Mais pourquoi faites-vous semblant d’être neurotypiques quand vous ne l’êtes pas ? À quoi ça rime ? »

À cette question, nous sommes plusieurs à leur répondre : « Pour ne pas cesser d’exister à vos yeux ou ne pas exister pour des raisons que vous ne comprenez même pas ! »

L’authenticité

Parce que pour la plupart d’entre nous, qui ne savons pas pendant une grande partie de notre vie que nous sommes autistes, c’est plus facile de faire semblant, même si c’est carrément éreintant. On ne peut être tout à fait soi parce qu’on ne sait pas qui nous sommes vraiment. Nous sommes les premiers à nous poser des questions sur nous-mêmes et nos différents comportements, nos idées originales et notre logique. Difficile alors d’être encore plus authentique avec les autres qu’avec soi-même !!!

Le thème de l’authenticité est sur toutes les lèvres depuis environ une décennie. Mais qui est authentique et d’abord, qu’est-ce qu’être authentique ? Est-ce de tout dévoiler de soi ? Est-ce de ne plus avoir de jardin secret ?

Le diagnostic

Parce que, souvent, les gens, lorsqu’ils reçoivent un diagnostic, ils le gardent pour eux pendant un moment avant d’en faire part aux autres. Sont-ils hypocrites pour autant ?

Parce que, souvent, les gens, lorsqu’ils reçoivent un diagnostic, ils tentent de bien le comprendre avant d’en parler aux autres. Font-ils de la rétention d’informations pour autant ?

Les « spécialistes »

À la question : « Les personnes autistes ne te ressemblent pas. », je réponds que c’est sûr que non ! On n’est pas tous faits de la même manière et l’autisme est différent d’une personne à l’autre. 

Les pseudos spécialistes, même ceux qui œuvrent auprès des personnes autistes sont dans le champ souvent. Ils confondent les choses et errent dans leurs opinions qui ne font, dans les faits, que tromper les gens en général.

Pourquoi les gens en s’en tiennent pas aux discours des personnes les plus aptes à parler des personnes autistes, c’est-à-dire les personnes autistes elles-mêmes ? Ou pourquoi encore n’écoutent-ils pas les véritables spécialistes de l’autisme ? 

Je suis désolée de l’écrire ici, mais enseigner à des enfants autistes ne fait pas de vous un ou une spécialiste. Cela fait de vous une personne qui a une certaine expertise auprès d’une certaine clientèle autiste. Ce n’est pas rien, mais ça s’arrête là, désolée.

Mais ce ne sont pas toutes les publications de mon ami Denis et de sa page Le Chat Bleu ainsi que mes textes qui viendront à bout de toutes les questions des neurotypiques, même celles qui sont tendancieuses. 

De l’information 

Si vous souhaitez véritablement avoir des réponses, lisez-vous, oui, mais allez au-delà de vos connaissances actuelles. Cherchez du côté de la Fédération québécoise de l’autisme. Leur site regorge d’informations utiles et pratiques. Promis, vous verrez l’autisme différemment !

En attendant, sachez que les enfants autistes grandissent et deviennent des adultes autistes. Sachez que, tout comme vous, ils évoluent et souvent très rapidement. Que plusieurs personnes autistes ont des problématiques qui ne se remarquent pas et que c’est dans un monde intérieur tumultueux qu’elles vivent une vie à tenter de se plier au modèle sociétaire existant qui ne fait, en passant, aucun sens pour elles !

Pour terminer, je crois que les mots d’ordre, et de la fin, pourraient très bien être instruction, non-jugement et compassion.