Tellement d’amour à partager
Par Josée Durocher
Autistes, nous n’agissons ni ne pensons pas comme tout le monde tout le temps, mais nous sommes capables de tout, en général. À mon avis, on attribue beaucoup trop de choses négatives à l’autisme.
Ainsi, le manque d’empathie prévaut presque tout le temps quand les allistes parlent d’autisme. Mais, la plupart du temps, ils se trompent. Peut-être, ne vivons-nous pas les émotions de la même manière, mais cela ne veut pas dire que nous ne les vivons pas !
Et l’amour
Il en va ainsi pour l’amour aussi. Combien de fois j’ai entendu la phrase : « Tu es certaine d’être autiste ? Parce que, après tout, tu étais mariée et tu as eu des enfants ! » Comme si l’autisme nous empêchait d’aimer un conjoint ou une conjointe… ou être parents !
D’autres expliquent mon célibat parce que je suis autiste justement. Du coup, à leurs yeux, toutes les personnes autistes sont célibataires. C’est un réellement un non-sens ! Je dirais même que c’est une abomination de penser ainsi. Car enlever ce droit ultime d’aimer et d’être aimé à une certaine catégorie de gens, ça équivaut à ne pas leur laisser le droit de vivre leur vie dans leur entièreté.
Je peux vous assurer que j’ai déjà été amoureuse. En fait, je suis une grande amoureuse de la vie, moi ! Et qu’on essaie de me dire que je ne sais pas aimer ou me faire aimer pour voir ! Oui, bon, j’ai connu certains dérapages dans ma vie, mais qui n’en connait pas ?
Les personnes autistes ont tellement d’amour à partager… Si vous saviez ! Je peux comprendre que nous ne sommes pas toujours sur la même longueur d’onde que les neuroatypiques, mais tout de même. Et puis, il serait faux de croire qu’on n’aime que les gens qui sont comme nous. Cupidon n’est jamais aussi difficile quand vient le moment de lancer ses flèches !
La réalité
Alors, réviser votre manière de penser. Les opinions préfabriquées que vous avez à noter à notre sujet ne sont que des opinions préfabriquées et ne déterminent en rien notre réalité.
Et puis, la réalité de chacun est une chose bien distincte, non ? Alors, qu’on soit autiste ou non, évitons les malentendus et, plutôt que de faire des déductions bancales au sujet de l’autre, allons à sa rencontre le cœur et les horizons ouverts !