Vive la différence!

Par Josée Durocher

A m’écrit. C’est le premier témoignage que je reçois depuis un bon bout de temps. Honnêtement, j’ai dû prendre une pause. Un « shutdown » autistique m’y a obligé. 

Et j’étais là, à me demander pourquoi je faisais tout cela. Pourquoi diable, je me donnais autant dans tous mes projets professionnels?

Grâce à A, je me suis souvenu du chemin parcouru depuis ma naissance, mais surtout de celui parcouru depuis l’annonce de mon diagnostic en autisme. Je ne peux que la remercier pour ce témoignage et, si j’ai pris du temps à le lire, je le regrette beaucoup aujourd’hui.

Parce que, mes amis, ce message en est un d’espoir qui m’aurait fait beaucoup de bien si j’avais consenti à en prendre connaissance avant!

Sans plus tarder, je vous invite donc à sa lecture, vous aussi…

Se sentir différente

« Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours su que j’étais différente des autres. Ce n’était pas la couleur de mes cheveux, ni les retards de développement qui me poussaient à aller voir la multitude de spécialistes dont j’avais peur lorsque j’étais enfant. C’était autre chose de beaucoup plus fort que moi!

C’était quelque chose que je ne comprenais pas et qui me causait un mal-être. J’étais une enfant solitaire qui n’avait pas d’ami et qui souffrait en silence. Bien des années se sont écoulées, et je suis devenue maman de magnifiques jumeaux. »

Plusieurs d’entre nous peuvent s’identifier au récit de A. Ce mal-être auquel elle fait allusion, nous le connaissons tous à différents niveaux. 

Recevoir un diagnostic en autisme se vit de plusieurs façons. En fait, il existe autant de manières de vivre cela que de gens pour le vivre!

De fils en mère…

Mais A me rappelle à quel point je me sentais soulagée de recevoir le mien. Effectivement, il m’apportait plusieurs réponses à mes questions et m’aiguillait sur ce qui était à venir!

A poursuit…

« Lorsqu’il avait cinq ans, l’un de mes jumeaux a été diagnostiqué autiste. Suite à ce diagnostic, j’ai entrepris des recherches et je me suis rendu compte que j’avais des similitudes avec mon petit garçon. Je suis allée voir une psychiatre, et elle m’a diagnostiqué Asperger au mois de novembre dernier.

Je peux enfin comprendre pourquoi j’éprouve certaines difficultés. Je comprends pourquoi je n’ai pas d’ami et pourquoi au niveau des relations amoureuses c’est difficile. J’apprends à me connaître un peu plus chaque jour, et cela me fascine de voir toutes les choses que j’ai accomplies malgré l’autisme. Et, le plus important, c’est que je ne me suis jamais sentie aussi vivante de toute ma vie. »

Merci

Wow ! Ai-je vraiment besoin de spécifier que c’est un message qui me fait du bien? Savoir enfin qui nous sommes nous permet de nous réaliser encore mieux qu’avant.

Et, malgré les embûches que nous avons tous connues et que nous connaissons encore, se connaître nous permet surtout de nous sentir enfin vivants!

Je remercie A pour ce rappel empreint de sagesse et je vous laisse sur cette dernière phrase si magnifiquement tournée : « Vive la différence, avec tous moments qui sont beaux ou… plus difficiles ! »